Frédéric Lepoint, le coupable idéal ?
Libéré depuis le 2 juillet dernier, Frédéric Lepoint reste le seul inculpé du meurtre de son épouse, Aline Thirion, survenu à Quévy le 4 décembre 2014. L’affaire est sous le feu des projecteurs depuis la découverte macabre du corps sans vie et ligoté d’Aline Thirion, à l’étage de l’habitation familiale. Dans la foulée, Frédéric Lepoint était découvert ligoté au rez-de-chaussée et semi-conscient par un voisin.
Très rapidement, l’enquête a encerclé le mari de la victime, qui assure être tombé nez à nez avec trois cambrioleurs menaçants. La version donnée par Frédéric Lepoint n’a pas convaincu les enquêteurs et le juge d’instruction. Inculpé d’homicide volontaire et placé sous mandat d’arrêt, Frédéric Lepoint ne cessera de clamer son innocence.
Son conseil qui a repris l’affaire, Me Discepoli, a obtenu sa remise en liberté. Après 16 mois d’enquête, l’instruction va toucher à sa fin. Frédéric Lepoint reste le seul meurtrier présumé de son épouse. » Depuis le début, il maintient ses dénégations » , explique son conseil, Me Discepoli. » Il ne les a jamais modifiées. Il a expliqué que trois individus ont pénétré dans son domicile cette nuit-là. Ils l’ont ligoté, il est tombé inconscient . La version de mon client n’est pas farfelue, elle est crédible et valable. J’estime qu’il n’y a pas d’élément à sa charge . »
Pour son conseil , la question du mobile reste floue. » Encore aujourd’hui, le mobile du meurtre est toujours indéterminé. Et même à supposer qu’il soit l’auteur du meurtre de son épouse, comment se fait-il qu’aucune trace de défense n’ait été retrouvée sur lui ? Il s’agit d’un étouffement et d’un étranglement mais aucune lésion, aucune griffe n’a été relevée sur mon client. Je n’ai jamais vu cela dans aucun autre dossier. Il est accusé d’avoir étouffé et étranglé son épouse mais elle ne se serait pas défendue ? Ça ne tient pas . »
Et d’ajouter : » Je pense qu’il est l’inculpé par élimination, le coupable idéal parce qu’on ne trouve personne d’autre « , regrette Me Discepoli.
Du côté du ministère public, on reste prudent, secret d’instruction oblige. Une reconstitution des faits a eu lieu au domicile du couple. Les gestes ont été reproduits mais « rien de spectaculaire n’est ressorti de cette reconstitution », avait indiqué le procureur du Roi de Mons.
Plus tard , Frédéric Lepoint a été réentendu par les enquêteurs afin de confronter ses différentes déclarations et les scènes jouées lors de la reconstitution. Un procès-verbal de 145 pages de cette audition a été réalisé. Pour l’heure, les enquêtes de moralité se terminent. D’ici quelques semaines, l’instruction devrait donc être bouclée, laissant place à la vérité judiciaire.