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L’ex-future échevine de Jurbise devenue paraplégique au tribunal 8 ans après le drame : les prévenus acquittés. Annick et son époux font front dans cette terrible épreuve. – G.M.

L’ex-future échevine de Jurbise devenue paraplégique au tribunal 8 ans après le drame : les prévenus acquittés.
Annick et son époux font front dans cette terrible épreuve. – G.M.


Par G. M.
| Publié le 16/06/2020 à 18:01
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Un accident embarrassant, aux conséquences humaines très pénibles. Un accident qui pourrait arriver à tout un chacun. Cette histoire est aussi un drame sur le plan conjugal. Parce que quand il est survenu à la victime, elle était en compagnie d’un confident qui devenait amant d’un soir. Annick était pressentie pour devenir échevine à Jurbise après les élections de 2012. À cause de son accident (adossée à la voiture, elle a glissé), elle n’a jamais rejoint le collège communal. Près de 8 ans après le drame, son dossier repasse au tribunal de Mons.
Annick est devenue paraplégique. Son confident, devenu amant ce soir-là, répond devant le tribunal de Mons de coups et blessures involontaires par défaut de prévoyance ou de précautions ; et d’abstention coupable d’être venu en aide à la victime. Il est défendu par Me Franck Discepoli. Cet amant avait appelé au secours un ami à lui : réveillé par téléphone à 1h40, il était allé l’aider à installer la dame sur le siège passager de la voiture pour l’emmener à l’hôpital. Il est poursuivi pour les mêmes préventions. Tous les deux sont unanimes pour dire tout le drame de cette nuit-là… et pour demander au tribunal, leur acquittement. Côté parquet, Anne Solbreux demande l’acquittement pour l’abstention coupable. Quant aux coups involontaires, elle laisse le tribunal apprécier.
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Les faits. Le 29 octobre 2012, à la salle de fêtes de Jurbise, c’est la cérémonie des mérites sportifs. Annick est heureuse, elle qui se préparait suite aux toutes récentes élections, à endosser un poste d’échevine.
Vers minuit, elle quitte la fête pour se rendre au golf d’Erbisoeul en compagnie de ce confident. Ils s’y rendent chacun à bord de leur voiture. Mais voilà : alors qu’elle est adossée à la voiture, elle glisse, tombe au sol, sa tête heurte quelque chose, ce qui a l’effet de susciter en elle « le coup du lapin ».
Précisons que cette chute est accidentelle : jamais il n’a été question de poursuivre l’ami à ce stade précis.
« Je ne sens plus mes jambes »
Ce qui suit, se déroule dans un huis clos. « Je ne sens plus mes jambes », dit-elle apparemment à son confident amant. « Elle disait qu’elle avait mal », explique celui-ci au tribunal. Incapable de la soulever, il appelle son ami. Par téléphone, Annick lui dit quel chemin emprunter. A deux, ils soulèvent la dame, la déposent dans la voiture, destination l’hôpital St-Joseph de Mons.
Mais la voiture effectue quelque détour, notamment par le parking de la salle de fêtes, histoire d’y déposer la voiture d’Annick. A sa demande ? Vraisemblablement. Pour sauver la face par rapport à son mari, aux politiques locaux ? C’est plaidé, côté défense. Qui avoue que c’est humain.
Pressentie pour endosser une responsabilité politique, Annick, commerçante dynamique, mariée et mère de famille, a-t-elle demandé à son amant d’un soir de ne pas appeler d’ambulance ? Mais alors, l’amant a-t-il commis une faute de précaution en décidant de ne pas appeler les secours officiels… au risque que le pot aux roses de leur escapade soit découvert ? Son avocat le plaide, la dame ayant dit d’emblée qu’elle ne sentait plus ses jambes. Il aurait fallu une opposition violente de la dame pour qu’on n’appelle pas l’ambulance.
À l’hôpital, les médecins ne seront pas formels pour constater une rupture de la moelle épinière, plaide Me Discepoli. Comment dans ces conditions, un homme, ouvrier de profession, aurait-il dû deviner qu’Annick se dirigeait tout droit vers un problème de paraplégie ?
Pour l’ami, appelé sur place au milieu de la nuit par l’amant, il estime schizophrénique l’idée qu’il s’est levé en pleine nuit aider son ami qui avait un problème avec Annick… et qu’il se retrouve prévenu d’abstention coupable d’être venu en aide à la victime !
Par jugement du 15 septembre 2020, les prévenus ont été acquitté.